• Un poète, un de ses poèmes !

    Bon mardi !

     

    Ma participation à "Mardi poésie" chez Lady Marianne: http://www.ma-chienne-de-vie.com/

     

     Au bois

    Victor Hugo (1802-1885)

    Nous étions, elle et moi, dans cet avril charmant
    De l'amour qui commence en éblouissement.
    Ô souvenirs ! ô temps ! heures évanouies !
    Nous allions, le cœur plein d'extases inouïes,
    Ensemble dans les bois, et la main dans la main.
    Pour prendre le sentier nous quittions le chemin,
    Nous quittions le sentier pour marcher dans les herbes.
    Le ciel resplendissait dans ses regards superbes ;
    Elle disait : Je t'aime ! et je me sentais dieu.

    Parfois, près d'une source, on s'asseyait un peu.
    Que de fois j'ai montré sa gorge aux branches d'arbre !
    Rougissante et pareille aux naïades de marbre,
    Tu baignais tes pieds nus et blancs comme le lait.
    Puis nous nous en allions rêveurs. Il me semblait,
    En regardant autour de nous les pâquerettes,
    Les boutons-d'or joyeux, les pervenches secrètes
    Et les frais liserons d'une eau pure arrosés,
    Que ces petites fleurs étaient tous les baisers
    Tombés dans le trajet de ma bouche à ta bouche
    Pendant que nous marchions ; et la grotte farouche
    Et la ronce sauvage et le roc chauve et noir,
    Envieux, murmuraient : Que va dire ce soir
    Diane aux chastes yeux, la déesse étoilée,
    En voyant toute l'herbe au fond du bois foulée ?


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  • Bon mercredi !

     

    Elle est belle la vie !

     

    Que c'est beau de voir la nature

    S’éveiller du long sommeil de l'hiver !

     

    Quelle joie,d'attendre patiemment l'arrivée

    Du merveilleux printemps !

     

    Que de bonheur de penser que, deci delà

    Les fleurs du jardin renaîtront !

     

    Que c'est merveilleux, de voir et d'entendre

    A nouveau les oiseaux sautiller et se remettre à chanter !

     

    Que c'est bon de vivre sur une terre qui respire

    Et s'habille de beauté !

     

    Que c'est beau la vie !

     

    Michelle

     

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  • Bon mardi !

     

    Ma participation au "Poème du mardi" chez Lady Marianne: http://www.ma-chienne-de-vie.com/

     

    Il faut que le poète

    Victor Hugo (1802-1885)

    Il faut que le poète, épris d'ombre et d'azur,
    Esprit doux et splendide, au rayonnement pur,
    Qui marche devant tous, éclairant ceux qui doutent,
    Chanteur mystérieux qu'en tressaillant écoutent
    Les femmes, les songeurs, les sages, les amants,
    Devienne formidable à de certains moments.
    Parfois, lorsqu'on se met à rêver sur son livre,
    Où tout berce, éblouit, calme, caresse, enivre,
    Où l'âme à chaque pas trouve à faire son miel,
    Où les coins les plus noirs ont des lueurs du ciel,
    Au milieu de cette humble et haute poésie,
    Dans cette paix sacrée où croit la fleur choisie,
    Où l'on entend couler les sources et les pleurs,
    Où les strophes, oiseaux peints de mille couleurs,
    Volent chantant l'amour, l'espérance et la joie,
    Il faut que par instants on frissonne, et qu'on voie
    Tout à coup, sombre, grave et terrible au passant,
    Un vers fauve sortir de l'ombre en rugissant !
    Il faut que le poète aux semences fécondes
    Soit comme ces forêts vertes, fraîches, profondes,
    Pleines de chants, amour du vent et du rayon,
    Charmantes, où soudain l'on rencontre un lion.

     Paris, mai 1842.


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  • Bon mardi !

     

    Ma participation au "Poème du mardi" chez Lady Marianne: http://www.ma-chienne-de-vie.com/

     

    Mon rêve familier

    Paul Verlaine.

    Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
    D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
    Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
    Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

    Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
    Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
    Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
    Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

    Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
    Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
    Comme ceux des aimés que la Vie exila.

    Son regard est pareil au regard des statues,
    Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
    L'inflexion des voix chères qui se sont tues.


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  • Bon mardi !

     

    Dans l’interminable …

    Paul Verlaine

    Dans l’interminable
    Ennui de la plaine,
    La neige incertaine
    Luit comme du sable.

    Le ciel est de cuivre
    Sans lueur aucune,
    On croirait voir vivre
    Et mourir la lune.

    Comme des nuées
    Flottent gris les chênes
    Des forêts prochaines
    Parmi les buées.

    Le ciel est de cuivre
    Sans lueur aucune.
    On croirait voir vivre
    Et mourir la lune.

    Corneille poussive
    Et vous, les loups maigres,
    Par ces bises aigres
    Quoi donc vous arrive ?

    Dans l’interminable
    Ennui de la plaine
    La neige incertaine
    Luit comme du sable.


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