• Bon jeudi !

    "Que la force soit avec toi"

    Où l’on découvre une cathédrale un peu trop cinéphile.

    Si l’on vous dit le mot "cathédrale", vous pensez sans doute à un édifice religieux, un lieu où tout doit encourager la foi et la spiritualité.

    Pourtant, certaines cathédrales possèdent des éléments profanes, c'est-à-dire non religieux. L'une d'elle est même célèbre pour l'un de ces détails, qui peut surprendre, voire choquer les visiteurs...

     Cathédrale nationale de Washington

    Il s’agit de la Cathédrale nationale de Washington. Construite dans un style néogothique, celle-ci abrite de nombreuses gargouilles. Toutefois, parmi ces sculptures d’inspiration médiévale, se cache une statue qui peut sembler bien incongrue.

    Qui est-ce ? Dark Vador en personne ! Le fameux personnage de la saga cinématographique Star Wars.

     la chimère représentant Dark Vador

    Dark Vador, une gargouille ? La sculpture de Dark Vador n’est justement pas une gargouille, mais une chimère. Qu'est-ce qui distingue les deux ? Contrairement à la gargouille, dont le rôle ressemble beaucoup à celui d'une gouttière, une chimère sert seulement de décoration.
    Bref, la chimère de Dark Vador n’est pas d’une grande utilité.

    Mais alors que fait-elle là ? En 1980, un concours national de sculpture pour les enfants est organisé par la cathédrale. On leur demande de représenter quelle est, selon eux, l’incarnation du mal.

    Un des enfants choisit de dessiner Dark Vador ! Il remporte une des places du podium et voit sa statue réalisée.

    Dark Vador fait donc son entrée à la Cathédrale nationale de Washington, la 6e plus grande du monde. L'édifice est si vaste que sa construction s'est étalée sur près d'un siècle, entre 1907 et 1990.

    Et le jeune lauréat aura eu la chance d’ajouter sa pierre à ce chef-d’œuvre néogothique !

    Cathédrale nationale de Washington, 1907-1990
      


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  • Bon mercredi !

     

    "Petites jambes s’abstenir"

    Où l’on déterre un jouet pour géants.

     

    Un bout de guidon, une moitié de selle, un morceau de roue… Les promeneurs du parc de la Villette, à Paris, ont de quoi être étonnés.

    Ces différents éléments, posés dans l’herbe, donnent l’illusion qu’une bicyclette monumentale a été enfouie dans le sol. D’où vient cet objet colossal ?

     Claes Oldenburg et Coosje Van Bruggen, Bicyclette ensevelie, 1990, acier, aluminium et plastique, Parc de la Villette, Paris

    Le deux-roues n’a pas été abandonné là par un géant. C’est l’œuvre d’un couple d’artistes, Claes Oldenburg et Coosje van Bruggen.
    Connus pour leurs sculptures démesurées, les deux complices font partie du mouvement Pop art : ils utilisent des objets du quotidien pour interroger les codes de la société de consommation.

    En changeant les proportions de l'objet, Oldenburg et Van Bruggen jouent avec nous. Ici, les morceaux épars de cette Bicyclette ensevelie poussent le visiteur à la reconstituer mentalement.
    Si elle existait, la bicyclette ferait presque cinquante mètres de long !

    Claes Oldenburg et Coosje Van Bruggen, Bicyclette ensevelie, 1990, acier, aluminium et plastique, Parc de la Villette, Paris

    Pourquoi avoir choisi ce sujet ? La bicyclette est un objet bien ordinaire et quotidien.
    Si familier d’ailleurs que le couple d’artistes affirme s’être inspiré d’un vieux vélo ayant appartenu à leur propre fille !

    Très sensibles au lieu dans lequel ils installent leurs sculptures, Oldenburg et Van Bruggen prétendent aussi avoir voulu rendre hommage à la France comme patrie du vélo…

    Aujourd’hui, les Parisiens se sont habitués à cette surprenante présence. Même s’ils semblent bien minuscules à côté de cet objet XXL !

     

     


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  • Bon mardi !

    "Beauté macabre"

    Où l’on apprend que la Seine contient bien des merveilles.

     

    Fin du XIXe siècle. Entre les maladies, la criminalité et les suicides, la vie est fragile à Paris. Les cadavres retrouvés au fond de la Seine sont nombreux. Afin de procéder à leur identification, la morgue se doit de les exposer à la vue de tous.

    Un jour, alors qu’un légiste réceptionne des corps, il est subjugué par le visage d’une femme. D’une beauté frappante, elle affiche un sourire énigmatique...

    Albert Rudomine, La Vierge inconnue, Canal de l'Ourcq, 1927, Épreuve sur papier argentique viré à l'or, d'après le masque mortuaire de l'Inconnue de la Seine, collection particulière, Paris

    Fasciné par le visage de l’inconnue, le légiste demande un moulage pour en conserver les traits.
    Cependant, après plusieurs semaines, l’identité de la défunte n’est toujours pas révélée. Personne ne semble la connaître !
    Rapidement, l’intrigue fascine Paris, et la jeune femme, surnommée l'Inconnue de la Seine, fait la une des journaux.

    L’Inconnue de la Seine, moulage en plâtre, vers 1900

    Un véritable fantasme se crée autour de ce masque mortuaire.
    Reproduit en plusieurs exemplaires, il est vendu comme objet décoratif ! Le succès de cette mystérieuse noyée est tel qu’on expose le moulage de son visage dans de nombreux intérieurs.
    Certains lui trouvent même des similitudes avec La Joconde

    À gauche : Léonard de Vinci, La Joconde, vers 1503-1519, Musée du Louvre, Paris. Détail de l'œuvre. À droite : Albert Rudomine, La Vierge inconnue, Canal de l'Ourcq, 1927, collection particulière, Paris

    Cette muse passionne les écrivains. Notamment Aragon, qui demande à Man Ray de réaliser une série de clichés de ce masque mortuaire.

    Le photographe surréaliste va plus loin puisqu’il crée des photomontages de la noyée les yeux ouverts, ou encore vieillie de 20 ans ! 

    Man Ray, L’Inconnue de la Seine, montage photographique, vers 1964

    Cela ne s’arrête pas là ! Aujourd’hui, certains mannequins utilisés pour enseigner la réanimation ont le visage de la défunte. Ainsi, un siècle après, des étudiants cherchent encore à réanimer la belle Inconnue…

     


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  • Bonne semaine à tous !

     

    "Noyée sous les fleurs"

    Où l’on apprend qu’une statue peut porter le deuil.

     

    Paris, 1838. La place de la Concorde à Paris s’est embellie. Huit nouvelles statues l’entourent, chacune symbolisant une grande ville de France. James Pradier a été choisi pour sculpter la femme représentant la ville de Strasbourg. La forteresse qu’elle porte sur sa tête symbolise la ville.
    L’artiste est alors loin d’imaginer le destin que va connaître son œuvre…

     James Pradier, Allégorie de la ville de Strasbourg, 1838, place de la Concorde, Paris

    En effet, une trentaine d’années plus tard, en 1871, les Français perdent la guerre contre les Prussiens. Les régions d’Alsace et de Lorraine sont annexées par l’Allemagne. Au grand désespoir des perdants, Strasbourg passe de l’autre côté de la frontière.

    La France est en deuil et compte bien l’exprimer ! L'Allégorie de la ville de Strasbourg de Pradier devient le mémorial des contrées perdues.
    Des témoignages évoquent une sculpture recouverte d'un voile noir. Les Parisiens éplorés la noient littéralement sous les fleurs et les drapeaux. On se le promet : tout cela sera enlevé un jour ! En entrant dans la Première Guerre mondiale, le pays compte bien ramener en son sein ses territoires chéris.

    Allégorie de la ville de Strasbourg, voilée de crêpe, illustration pour La Débâcle d'Émile Zola,1906, gravure

    Voilà qu'en 1918, après presque 50 ans de deuil et une nouvelle guerre, la France reprend les régions tant désirées. Quel soulagement ! Pour fêter l'événement, on rend un hommage mérité à L'Allégorie de la ville de Strasbourg.

    Agence photographique Rol, Allégorie de la ville de Strasbourg, 17 octobre 1918, Bibliothèque nationale de France, Paris

     
     
     
     

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  • C'est la Chandeleur

    Bon mardi !

    Dicton du jour

      Quand le soleil de la Chandeleur fait lanterne, quarante jours après, il hiberne.

     

    C'est le jour d'attraper les saladiers, mélanger lait et farine, ajouter les œufs, le beurre et une petite pointe de sel avant de faire virevolter les poêles ! Que le doux grésillement du beurre soit dans chaque maison le signal du début de la fête. Les croyances populaires voulaient que l'on serre un Louis d'or dans la main gauche en faisant sauter la première crêpe, ou que celle-ci vole au-dessus de l'armoire pour porter bonheur ! À bon entendeur ! Et quelles que soient vos croyances, bonne chandeleur 2016 à tous !

    C'est la Chandeleur


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