Le lapin Hoppel faillit, par son insouciance, gâcher la fête de Pâques de nombreuses familles mais deux enfants lui sonnèrent une brillante idée, qui devint même une tradition.
Un beau jour de printemps, à une époque où la chasse aux œufs n’existait pas encore, Hoppel le lapin remplit un panier d’œufs et se dirigea vers la ville.
Chaque année à l’approche de Pâques, il fallait en effet apporter d’énormes quantités d’œufs au marché afin que les gens aient le temps de faire des réserves en prévision de la fête. Hoppel avait placé le haut panier en osier tressé, qui contenait des centaines d’œufs sur son dos – comme un cartable. Vous imaginez certainement des œufs de Pâques superbement décorés, mai à l’époque, ils n’existaient pas encore… Hoppel devait d’abord traverser l’épaisse forêt des lapins puis un champ de fleurs de toutes les couleurs. Il n’était plus sorti de sa forêt depuis l’été précédent et fut ébloui par le magnifique spectacle des fleurs étincelant sous les rayons dorés du soleil.
Il s’arrêtait près de chaque fleur, se penchait et humait son parfum en retroussant le nez. Des papillons multicolores voltigeaient autour de ses oreilles, les abeilles s’activaient en bourdonnant et les oiseaux gazouillaient gaiement. Le lapin passa toute la matinée dans le champ.
Il réussit (de justesse) à arriver à l’heure au marché, mais lorsqu’il enleva son panier de son dos, il s’aperçut avec horreur qu’il était vide : tous les œufs avaient disparu ! Il les avait probablement perdus dans le champ de fleurs, lorsqu’il se penchait pour s’enivrer de leur parfum.
Hoppel était désespéré – comment pourrait-il les retrouver rapidement, une fête de Pâques sans œufs étant bien entendu inconcevable ?! Soudain, il sentit quelqu’un lui tirer les oreilles, qui retombaient tristement. Lorsqu’il se retourna, il découvrit une petite fille et un petit garçon, qui tenaient chacun un œuf dans leur main. « Tu es bien le lapin Hoppel, n’est-ce pas ? C’est toi qui as caché des œufs dans le champ de fleurs pour nous ? », demandèrent-ils. « Caché ? Euh oui, c’est-à-dire… », répondit Hoppel quelque peu décontenance. Tout à coup, il eut une idée de génie. « Oui, bien sûr, c’est moi ! », lança-t-il d’une voix forte. « J’ai caché des œufs dans le champ de fleurs pour tous les enfants. Celui qui en trouve un peut le garder ! » La Chasse aux œufs remporta un immense succès et tous les œufs furent retrouvés.
Comme les recherches semblaient les passionner encore plus que la découverte proprement dite, le lapin de Pâques cacha non seulement des œufs dans le champ fleuri l’année suivante, mais prit d’abord la peine de les décorer afin qu’ils soient un peu plus difficiles à repérer parmi les fleurs aux couleurs éclatantes. Cette tradition a été soigneusement préservée jusqu’à nos jours.
Merci pour cette très belle histoire, Michelle ! Bon lundi de Pâques ! Bisous ♥