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Un joli conte
Bon mercredi !
Pensée du jour:
Le bleuet
J’étais sur la route d’Atichy, un petit village de Picardie, quand une épaisse brume tomba. Je ne voyais plus mon chemin puis, par je ne sais quel moyen, ,je me retrouvai en forêt : je m’étais égaré, alors, m’inquiétant un peu de mon sort, je décidai de faire demi-tour, mais, par où aller lorsque l’on ne sait même pas d’où l’on vient? Je marchais dans une direction, au hasard, quand je trébuchai et perdis conscience.
Peu à peu, je repris mes esprits. D’abord je perçus un petit filet de sang qui s’était écoulé sur le sol terreux auquel se joignaient quelques pierres et feuilles d’arbres. Puis je constatai que le brouillard s’était dispersé pour laisser place à une pleine lune. J’en conclus donc que j’avais dû resté étendu un long moment pour que la nuit froide et nuageuse soit déjà tombée...
C’est alors que me vint une idée. Je grimpai sur un arbre, espérant me situer dans cette grande étendue de feuillus. Je n’apercevais aucune habitation, quand soudain, grâce à la lune perçant les nuages, là, droit devant, un toit, vraisemblablement celui d’une tour, perçait la surface des arbres. Je m’y rendis, espérant demander ma route à son châtelain.
Je parvins au monument, ,je reconnus la tour que j’avais aperçue là-bas, en-haut de l’arbre. Je franchis une grille, traversai un pont, quand un orage éclata, un éclair illumina pendant un laps de temps le château : je vis des gargouilles affreuses par où commençait à couler de l’eau, ce qui les rendait plus hideuses. Le tonnerre gronda, je me précipitai alors à la porte d’entrée, ,je frappai, on n’ouvrit point, j’insistai : aucune réponse.
Je décidai alors d’entrer.
La lourde porte de chêne se referma violemment, ce qui provoqua un effroyable vacarme : c’était certainement dû au vent qui se levait dehors.
Je demandai s’il y avait quelqu’un, mais je n’ouïs aucune voix. Je renouvelai ma demande. Rien, aucun bruit, le château était d’un silence angoissant. C’est en tournant sur ma gauche ma tête mouillée que je sus, à cet instant, que le château était bel et bien habité car il y avait là un chandelier à trois branches, sur lequel brillaient trois bougies. Je le saisis.
J’avançais à tâtons sur le sol carrelé du hall d’entrée, toujours en espérant trouver un habitant dans cette vaste demeure. Toujours aucun bruit, si ce n’était une horloge qui sonnait de-çi, de-là, ou encore le bruit de souris ou autres rongeurs.
Je me trouvai alors devant de gigantesques escaliers, ,j’hésitai à monter mais des bruits sourds provenant de l’étage supérieur me décidèrent. Je montai. Quand j’atteignis le milieu de l’escalier de marbre, les bruits sourds redoublèrent de puissance, alors moi je redoublais mes demandes. Quand soudain, dans l’ombre, quelqu’un s’écria :- " Qui va là ? "
Je sursautai, ,je bredouillai quelque chose comme :
" Je …je m’a … je me …"Et c’est alors qu’il entra dans la lumière. Je voulus crier mais je ne m’en sentis pas la force, ,je voulus fuir aussi mais je n’y parvins pas . Il avait un visage difforme, si l’on peut appeler cette chose un visage : l’individu n’avait ni nez, ni œil droit, ni oreille droite . Il semblait sortir tout droit des horreur du Chemin des Dames . Des sueurs froides perlaient sur mon front, mes jambes commençaient à trembler, mes dents claquaient : j’avais découvert que je parlais à un revenant.
Il me dit alors quelque chose comme :
" N’ aie crainte petit, si je suis ici, c’est pour te dire que des hommes comme moi sont morts dans les guerres ; ces hommes espéraient tous une paix avec leur ennemi, ils voulaient tous une égalité des hommes de tous les pays, ils sont morts pour avoir pensé avec leur cœur. D’autres hommes ont hélas failli dominer le monde avec des idées racistes et aujourd’hui encore ils essayent. Il faut agir, ils sont partout, en Yougoslavie, en Allemagne, en France … Les hommes qui étaient au front n’ont rien à voir avec les fous alliés qui constituent le front actuel. Tu vois cette fleur petit, elle symbolise l ‘espoir d’une paix chez les hommes de mon époque, c’est un bleuet, fais-y attention… "
Je n’ écoutais plus, les émotions avaient été trop fortes pour moi qui étais tétanisé. Je perdis conscience et dus rouler dans les escaliers .
A mon réveil, ,j’eus la surprise de constater que je me trouvais en forêt, à l’endroit où j’avais trébuché. Il n’y avait ni brume, ni lune, ni nuage, ni pluie, ,juste un soleil radieux qui illuminait le bois feuillu. Je repris mes esprits, je me levai et courus loin, très loin de ce bois, de ce château avec son fantôme difforme. Je me demandai alors si j’avais tout simplement fait un cauchemar. Mais je compris en arrivant enfin à Atichy que tout ce que j’avais vécu était bel et bien réel car, dans ma poche, ,j’eus la surprise de constater qu’il se trouvait là …
un magnifique bleuet!
Le spectre me fit réfléchir, et je regrette à l’heure actuelle de m’être évanoui. Certes, sur l’instant, j’avais eu peur, très peur, ,j’avais senti le souffle glacé de la mort, mais je regrette cette réaction.
Je voulus le revoir, mais jamais plus je n’ai retrouvé la trace de ce château.
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Commentaires
Quelle superbe légende du bleuet...
Bien d'actualité avec cette horrible guerre en Ukraine
Bisous Monica
Très jolie histoire ! La suite, hélas ! de nombreux innocents la vivent contre leur volonté.
Dans mon enfance, j'ai vendu le bleuet les 11 novembre et 8 mai en hommage aux anciens combattants et victimes de guerre dont mon père faisait partie.
Bonne journée Michelle, bises, à ++
bonjour, une très belle histoire ,j'aime beaucoup les bleuets (ça me rappelle mon enfance) il y en avait plein les champs ,bonne journée bisous
bonjour Michelle,
une histoire qui fait peur un peu .
Passe une bonne journée, gros bisous,
Nadine
Une belle histoire, angoissante au fil de sa lecture, merci Michelle !
Bises et bon mercredi - Zaza
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Merci de nous faire réver avec tes conter ma Mamycool cela fait du bien dans ce monde de brutes, j ai aimé et bien lu, bravo à toi, bisous du jour et prends soin de toi