Par mamykool
Pensée du jour:
Un ami corse, Joseph Bernardi, ex-champion olympique de gymnastique, se trouve un jour torse nu dans son jardin, dans les hauteurs de Cannes, en train de s'occuper de ses fleurs.
Tout à coup, il aperçoit autour de son ombre qui se reflète sur le sol quelque chose qui voltige autour de sa tête. D'un coup de main, il le touche et le fait tomber au sol. C'est un verdier, un petit passereau sauvage cousin du chardonneret. Joseph Bernardi le prend dans le creux de sa main. Il le ramène dans son salon. L'oiseau se laisse faire.
Puis, constatant qu'il n'est pas blessé, il le remet dehors. Il part alors au marché de Cannes. De retour une heure plus tard, son épouse lui apprend qu'il est attendu : « Le verdier que tu as trouvé tout à l'heure t'attend. Il est même venu te chercher dans le salon. »
À ce moment-là, l'oiseau entre à nouveau dans le salon et vient se poser sur sa tête : « Va-t'en, va-t'en ! ». Il le chasse, mais l'oiseau revient sans cesse. Le verdier se pose sur sa main. Joseph prévient alors tous ses voisins, pensant qu'il s'agit sûrement d'un oiseau apprivoisé. Mais les voisins n'en possèdent pas.
Cet évènement se produisit exactement un an jour pour jour après la mort de la mère de Joseph. Il me raconta qu'il n'est pas superstitieux ni vraiment croyant, mais qu'il trouve cette coïncidence très surprenante. « Je ne peux m'empêcher de faire un lien », m'explique-t-il.
Joseph va s'attacher à l'animal qui lui rend visite très souvent. Il le nourrit de graines.
Mais l'hiver approche et Joseph doit revenir en région parisienne. Il ne peut se résigner à laisser le verdier, complètement dépendant de lui, seul à Cannes. Il achète une cage et le ramène à Boulogne, rue du Château. Il le lâche dans son appartement : l'oiseau s'y adapte aussitôt. Pendant que Joseph écrit, l'oiseau vient se poser sur sa tête. Cela durera plusieurs années.
Il me l'amènera à plusieurs reprises pour des nébulations, car le verdier a des problèmes pulmonaires. Je lui apprends qu'il s'agit d'une femelle et il décide de l'appeler Delphine. Il est en principe interdit de posséder ces oiseaux en captivité ; mais lorsqu'ils sont blessés, ils sont condamnés. Il vaut mieux alors les recueillir. Il faudrait d'ailleurs réviser la législation sur ce point !
Dr Philippe De Wailly
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