• Bon semaine!

     

    Lara et Maxime mes petits enfants au marché de Noël de Haguenau.

     

     

     


     

     


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  • Bon dimanche !

     

    La légende du sapin

    Le sapin est le seul arbre qui convienne à nos régions montagneuses. Voulez-vous savoir pourquoi ? C'est bien simple. On conte qu'autrefois, il y a fort longtemps, le diable, qui avait une famille nombreuse, résolut de goûter un peu les joies du silence et du calme et pour cela se mit en devoir d'expédier par le monde sa bruyante marmaille. Ce fut une vraie pluie de diablotins, il en tomba partout, sur la montagne comme dans la plaine et les crêtes du Jura en eurent bien leur part ...
    Mais les pauvres petits ne s'y trouvaient pas à leur aise. Bien qu'ils fussent accoutumés à la chaleur, le soleil les grillait sur les grands rochers nus. Ils commencèrent à gémir, à se plaindre, à pleurer, puis à crier, et finalement, n'y tenant plus, comme autant de Petits Poucets ils regagnèrent le foyer paternel.
    Cela ne faisait pas l'affaire du papa diable qui s'était bien vite habitué à la tranquillité. Il vint en personne, à la tête de la colonne, pour vérifier la chose. Il eut chaud comme les autres et fit pousser des buissons. Aussitôt accoururent des légions de chevreuils, de chèvres, de vaches, qui eurent vite fait de détruire les bourgeons, les feuilles et même les brindilles ...
    Le chef de famille n'avait pas prévu cela. Il fit pousser les noisetiers et les alisiers, qui étaient plus grands. Les vaches, les chèvres et les chevreuils ne touchèrent qu'à la base et se contentèrent seulement de regarder les hautes branches. Mais à la première averse, tout fut mouillé, trempé, inondé : diables, bêtes et rochers. Et quand il pleut dans ces montagnes, il fait froid et c'était un grelottement général.
    Le grand diable se gratta l'oreille, autant pour la réchauffer que parce qu'il était embarrassé. Il fit pousser les grands hêtres. Mais le temps avait passé vite, l'automne était là. Après quelques journées de pluie, le ciel s’éclaircit un soir et la gelée arriva. Le lendemain, les feuilles étaient dorées ; en quelques jours, elle furent toutes par terre. Les petits diables frétillaient dans ce tapis ; c'était moins dur que le rocher, le soleil n'était plus si chaud, bref, ils se trouvaient en paradis ! Hélas ! le bonheur n'est jamais de longue durée, et autrefois c'était comme maintenant. Voilà qu'un jour la neige se met à tomber. Les flocons, déliés comme des poussières, s'insinuent partout ; les diablotins pleurent de froid, se lamentent puis crient tellement que leur papa fait comme beaucoup de papas maintenant, il s'en va, les laissant maître de la place ! ...

    Il descend chez lui et réfléchit longuement.
    "Quand on sait bien ce que l'on veut, on trouve, dit-il ; il faut là-haut un arbre qui protège contre la chaleur, qui abrite de la pluie, qui retienne la neige, qui brave les rongeurs et les mangeurs d'herbe. Je crois que j'ai ce qu'il faut."
    Et il fit pousser le sapin sur toutes les montagnes à neige. Les mousses recouvrirent les rochers durs et les petits diables, bien au frais sur ce tapis, bien à l'ombre, bien à l'abri, s'amusèrent tellement qu'ils ne songèrent plus à ennuyer personne.
    Mais on voit tout de même que le sapin n'a pas la même origine que les autres arbres ; il n'a pas la majesté du chêne, la puissante ramure du noyer, la grâce du tilleul, la souplesse du bouleau, l'animation du peuplier. Sa forme conique, ses branches toujours hérissées et rudes au toucher, son feuillage de couleur sombre montrent que c'est un arbre du diable.

    Henri CORDIER, Au pays des sapins, 1925


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  • Bon week end !

     

     

     

     

    La moufle


    Une fois, l’hiver fut plus froid que tous les hivers auparavant. Et le jour le plus froid de cet hiver, un homme perdit sa moufle gauche. Elle tomba dans la neige. L’homme ne remarqua rien et il s’éloigna, laissant là sa moufle rouge.
    Une souris passa en trottinant sur ses petites pattes glacées. Elle découvrit la moufle, s’y glissa, se mit en boule et s’endormit.

    Peu après, une grenouille arriva à grands bonds, passa la tête et demanda:
    - Est-ce qu’il y a encore une petite place de libre?
    La souris s’éveilla et pépia:
    - Si je me fais toute petite, ça pourra aller!
    Elles étaient bien au chaud dans la moufle toutes les deux, la grenouille et la souris.

    Bientôt, une chouette s’approcha à grand bruit d’ailes. Ni la souris ni la grenouille ne pe

    mir:
    - Mes ailes sont gelées, je vous en prie, laissez-moi entrer!
    Elles se poussèrent un peu pour elle. Maintenant elles étaient trois dans la moufle: la souris, la grenouille et la chouette.

    Cela ne dura pas longtemps, car un lièvre passa et bredouilla:
    - Oh! Il doit faire bien chaud là-dedans, non? Poussez-vous, j’arrive!
    La souris couina, la grenouille coassa et la chouette roula de grands yeux, mais cela ne changea rien, le lièvre s’installa au milieu. Ils étaient bien serrés tous les quatre: la souris, la grenouille, la chouette et le lièvre.

    Et vint un renard, qui ne fit ni une ni deux, et gronda:
    - Place!
    Il entra sans attendre la réponse. Hélas! Une couture craqua et cela fit un courant d’air. Mais qu’y faire? Ils étaient tellement serrés tous les cinq dans la moufle: la souris, la grenouille, la chouette, le lièvre et le renard.

    Mais l’histoire n’est pas finie!
    Voilà qu’arriva un sanglier tout couvert de neige.
    - Reste dehors! Nous étouffons déjà... couina la souris.
    - Et pourquoi resterais-je dehors? grogna le sanglier, s’il y a de la place pour vous tous, il y a aussi de la place pour moi!
    Et il se glissa auprès des autres.
    Malheureusement, la seconde couture craqua et le vent entra par les deux côtés. Ils ne le remarquèrent même pas, tant ils étaient serrés tous les six dans la moufle. Ils pouvaient à peine respirer: la souris, la grenouille, la chouette, le lièvre, le renard et le sanglier.

    Mais l’histoire n’est pas finie...
    Un ours arriva au trot. Alors là, tous crièrent avec effroi:
    - Non! Non! Pas toi!
    Le pauvre ours s’assit dans la neige devant la moufle et se mit à pleurer:
    - Vous êtes bien là-dedans, sanglotait-il, vous avez chaud. Et moi, je gèle!
    - C’est bon! dirent alors les autres, tu peux entrer.
    Et ils se serrèrent à étouffer. L’ours se fit tout petit, presque toutes les coutures craquèrent, mais il arriva à se faufiler quand même.
    Cette fois-ci il n’y avait plus la moindre petite place dans la moufle où ils s’entassaient tous les sept: la souris, la grenouille, la chouette, le lièvre, le renard, le sanglier et l’ours.

    Mais personne ne vit qu’une minuscule petite fourmi se glissait encore au milieu d’eux. Et ce fut trop! Boum! La moufle éclata en morceaux. Tous roulèrent dans la neige glacée, sous la bise, et ils eurent froid de nouveau.

    Conte russe

     

     


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  • Bon vendredi !

     

    La couleur de la neige

    La légende, rapportée par une enfant d'une école Roumaine

    "Quand Dieu fit tout ce qui est maintenant sur la terre il l'embelli avec toutes sortes de belles fleurs. Lorsqu'il créa la neige il lui dit de se procurer une couleur. Alors la neige alla vers l'herbe lui demander de lui donner un peu de sa couleur mais l'herbe refusa. Alors la neige alla vers la rose et lui demanda de lui donner un peu de sa belle couleur, puis elle demanda à la violette de lui prêter un peu de sa couleur, puis elle demanda au tournesol de lui donner un peu de son or mais toutes ces fleurs écoutaient sa prière et finalement s'en retournaient. D'une triste humeur la neige arriva au perce-neige et lui dit : " Personne ne veut me donner sa couleur, toutes les fleurs me renvoient ". Le perce-neige fut touché par le sort de la neige et répondit : " Si tu aimes ma couleur je la partagerai volontiers avec toi. " La neige reçu le cadeau du perce-neige avec plaisir. Depuis lors la neige est de couleur blanche comme le perce-neige. En remerciement la neige permet à cette fleur, le perce-neige, d'être la première à passer la tête hors de la neige quand vient le printemps."

     

     


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  • Bon jeudi !

     

    Hiver

    Tristes, mornes, muets, voûtés comme une échine

    De malheureux tâcherons, les vieux monts ont l’air

    D’un peuple d’ouvriers sur un chemin d’usine,

    Et leur long défilé semble entrer dans l’hiver.

    En un effeuillement lent de pétales sombres

    La neige tombe comme tombe la Douleur

    Et la Misère sur le dos des travailleurs.

    La neige tombe sur les monts. La neige tombe.

    Emprisonnant leur flanc, écrasant leur sommet,

    Sous un suaire dont la froideur s’accumule

    Encor ! Toujours ! Plus fort ! La neige tombe. Mais

    Au simple bruit d’un pas heurtant le crépuscule,

    Les vieux monts impassibles travaillent soudain

    Et leur révolte gronde en avalanche blanche

    Qui renverse et qui brise tout sur son chemin…

    Sur notre monde un jour, quelle horrible avalanche !

     Gaston Couté


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